Les pouvoirs publics en alerte mais impuissants
Christophe COTTILLE
Cette tromperie des consommateurs prend une telle ampleur qu'elle touche tous les secteurs de l'économie.
En janvier 2011, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a diligenté une enquête pour identifier les fraudeurs du Web. Une première. Le 31 août dernier, s'exprimant en marge du bilan touristique de la saison estivale, Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat en charge du Commerce, de l'Artisanat, du Tourisme et de la Consommation, a dressé un bilan d'étape : 132 enquêtes, 5 procédures contentieuses engagées. Dans le collimateur de Bercy se retrouvent un site de ventes aux enchères de voyages, un site participatif à forte audience spécialisé dans le tourisme, un site de e-réputation, un site marchand et un comparateur de produits touristiques. Impossible d'obtenir les noms des entreprises épinglées, mais Frédéric Lefebvre a tenu à souligner que, si le tourisme est en première ligne, «tous les secteurs sont touchés», de l'électroménager à la téléphonie, des biens high-tech à l'automobile. Reste que la DGCCRF, légitime pour tout le secteur marchand, semble fort démunie face aux nouveaux usages du Web, communautés, forums et blogs sur lesquels les faux consommateurs avancent masqués, fautes d'orthographe et gimmicks typiques à l'appui.